Au milieu du désert, il y a une ville où la consommation moyenne d’eau par habitant est de 800 litres par jour. Nous parlons de Las Vegas, la capitale du jeu et du divertissement. Des centaines de piscines, des terrains de golf sans fin, des fontaines qui font des spectacles aquatiques tous les jours. Il y a même une reproduction des canaux de Venise! Las Vegas, vous le savez, est une ville qui ne fait pas de frais et n’a pas de limites dans ses propositions excentriques. Cependant, avec la crise climatique actuelle, peut-elle continuer à mener ce mode de vie débridé? Et pourquoi Las Vegas a des problèmes d’eau? Et surtout… Que fait la ville pour réduire sa consommation et éviter une crise de l’eau?
D’où vient l’eau pour alimenter Las Vegas? Du lac Mead, juste à l’extérieur de la ville, alimenté par le fleuve Colorado. C’est le plus grand réservoir artificiel des États-Unis et s’est formé grâce au barrage de Hoover, construit sur le fleuve Colorado. Las Vegas est tributaire de ce barrage, depuis les années 30. Il en tire toute l’électricité et 90% de l’eau, consommée en ville.
Mais cette ressource est menacée, pour au moins trois raisons:
Les menaces
- Consommation excessive:
Nous allons vous donner l’exemple du “Club de golf Angel Park… Ceci, à lui seul, consomme en moyenne autant qu’une ville française de 20000 habitants sur la même période. De plus, - L’expansion de Las Vegas ne s’arrête pas. Avec de plus en plus de gens qui y vivent, la demande en eau continue de croître.
- Le risque de désertification
L’eau du lac Mead arrive non seulement au Nevada (l’état de Las Vegas), mais aussi en Arizona et en Californie. Cela teste à la fois le débit du Mead et du fleuve Colorado. Pour aggraver la situation, il y a le risque de désertification de la zone. L’augmentation du climat sec limite les chutes de neige et l’afflux annuel d’eau diminue. Cela signifie que le bassin du Colorado, et donc le lac, reçoivent de moins en moins d’eau.
Eau et risque de sécheresse
Les périodes de sécheresse deviennent également plus fréquentes et plus lourdes. L’année dernière, à Las Vegas, il n’a pas plu pendant environ 240 jours. Les températures croissantes font ensuite évaporer de plus en plus d’eau, ce qui limite encore cette ressource. C’est une combinaison de facteurs dangereux, qui assèche le fleuve Colorado et le lac Mead.
Les signes de l’abaissement de l’eau sont devenus presque une attraction touristique, que l’on peut observer lors de l’atterrissage en avion. Afin de garantir l’approvisionnement en eau, malgré la réduction du bassin, trois tunnels hydrauliques ont été construits au fil des ans. Ils permettent d’acheminer l’eau du lac vers la ville, même si le bassin s’abaisse considérablement.
Mais bien sûr, ce remède n’arrête pas la réduction du niveau d’eau.
Tentatives éco-durables
Il est un fait qu’à Las Vegas on utilise des quantités exorbitantes d’eau. Mais il est également vrai que la ville est toujours à la recherche de nouvelles solutions pour réduire la consommation. Une grande partie de l’eau utilisée par la ville est traitée et réintroduite dans le lac. De plus, à Las Vegas, ils sont très attentifs au gaspillage. Certains enquêteurs sont même chargés de vérifier que les gens n’utilisent pas trop d’eau pour arroser les plantes!
Les particuliers reçoivent également des incitations s’ils renoncent à leurs pelouses ornementales et d’ici 2027, il est prévu de supprimer tous les espaces verts superflus: ceux des ronds-points, des bureaux, des immeubles d’habitation.
Cela devrait permettre d’économiser 15 %. Malgré ces mesures, la consommation moyenne par personne à Las Vegas est d’environ 800 litres par jour. Cela ne veut pas dire que chaque personne consomme vraiment cette quantité, mais que la somme globale de la consommation de la ville, divisée par le nombre d’habitants, donne ce chiffre. Mais cette valeur dépasse les 500 litres d’une ville plus grande et plus peuplée comme Los Angeles.
Depuis 2016, toutes les installations de la ville de Las Vegas, des bureaux aux lampadaires, sont alimentées par des énergies renouvelables. Cela permet d’économiser 30 % d’énergie par an.