Il arrive à l’improviste et étonne à chaque foi. La nette sensation, inexplicable, d’avoir déjà vécu ce même moment. Cependant, le nom n’explique pas comment et pourquoi cela se produit. On pense largement que la cause se trouve dans un mécanisme du cerveau. Mais comment on explique le déjà-vu?
Des générations d’experts de l’esprit s’interrogent sur le phénomène du “déjà-vu”. L’hypothèse la plus admissible est qu’il s’agit d’un faux souvenir. Une tromperie des neurones. Mais selon une nouvelle étude, cette explication est erronée.
La bonne serait autre: le déjà-vu est le signe que le cerveau fait un contrôle de la mémoire, pour vérifier ses archives en vérifiant qu’il ne cache pas d’erreurs. Une sorte d’antivirus neurologique.
Un travail signé par l’équipe d’Akira O’Connor de l’université écossaise de St. Andrews dévoile le mystère. L’équipe a présenté le travail à la Conférence internationale sur la mémoire de Budapest et a été reprise par “New Scientist“.
Pour comprendre le mécanisme derrière les déjà-vus, les scientifiques l’ont pratiquement reproduit en laboratoire à travers une expérience. Il s’agit de 21 volontaires soumis à l’IRM fonctionnelle.
Explication scientifique
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, lorsque la sensation de “déjà vu” se déclenche, on n’allume pas les zones du cerveau associées à la mémoire (p.e. l’hippocampe). Mais les régions frontales impliquées dans les processus décisionnels.
L’interprétation de l’équipe est que pendant le déjà-vu, ces zones sont activées parce que le cerveau contrôle ses souvenirs, envoyant un signal indiquant qu’il a trouvé une erreur. Un conflit entre ce que nous avons réellement vécu et ce que nous pensons seulement avoir déjà vécu.
En d’autres termes, un sentiment qui devrait nous rassurer, car il est l’espion d’un cerveau performant et en bonne santé.
Ainsi, le déjà-vu devrait être considéré comme le signal que le système de contrôle de la mémoire fonctionne bien.
Ce n’est pas un hasard si le phénomène est rapporté plus fréquemment par les jeunes. Il s’atténue à un âge plus avancé lorsque les capacités mnémoniques diminuent.
Au fil des ans, précise O’Connor, “il se peut que les systèmes de contrôle s’aggravent et que le cerveau devienne moins capable de détecter un mauvais souvenir“.
Les chercheurs soulignent que ces conclusions ne doivent pas alarmer qui un déjà vu ne l’a jamais eu. Il est probable que sa mémoire fonctionne si bien qu’il n’a pas besoin de passer l’antivirus pour nettoyer les erreurs.