Parmi les gestes les plus répandus comme rituel superstitieux, nous trouvons celui de “croiser les doigts”. De nos jours, ce geste est utilisé, pour souhaiter bonne chance. Mais également pour se défendre contre le mauvais sort quand nous racontons un fait “pas vrai” ou un “mensonge”. Le classique “croiser les doigts” est l’un des gestes les plus utilisés dans le monde occidental pour éloigner la négativité et apporter de l’énergie “bonne” avant de faire un geste ou une action propice. Mais pourquoi croisons-nous les doigts?
Le geste de croiser les doigts a en réalité des origines religieuses. Déjà au Moyen Âge, ce geste était en vogue, pour éloigner le diable, le mauvais œil et le malheur.
À cette époque, on croyait que le diable pouvait atteindre les âmes en passant par les doigts. Depuis lors, la coutume de croiser les doigts pour demander une protection divine, a toujours été mise en œuvre par tous. En fait, ce serait une autre façon de faire le signe de croix.
Dans l’iconographie chrétienne, nous trouvons souvent l’image du Christ où l’index, le majeur et le pouce sont tendus, pour représenter la Trinité, tandis que le petit doigt et l’annulaire nous les voyons repliés. Il s’agit d’un signe typique utilisé dans la tradition chrétienne orthodoxe.
On croise les doigts partout
Le rite superstitieux du croisement des doigts est également utilisé dans d’autres pays étrangers. En Grande-Bretagne, l’expression “to keep the fingers crossed”, est utilisée pour conjurer le mauvais œil. En Allemagne, les Allemands pressent habituellement les pouces d’un ami pour lui souhaiter bonne chance. Ce geste vient des anciennes tribus germaniques, pour lesquelles le pouce était considéré comme le doigt le plus important.
Les gestes rituels avec les doigts favorisent toujours une défense contre les adversités du destin.
Superstitieux, pourquoi?
Pourquoi avons-nous besoin de ces croyances superstitieuses pour nous accompagner au quotidien?
Freud rattacha la pensée magique aux peuples primitifs et parle alors de «pensée animiste». Cette croyance était une force vitale qui animerait chaque être vivant, objet ou élément naturel. Face à un élément inexpliqué, l’humain aurait besoin d’établir une logique de la cause à effet, même quand il n’y a aucun lien.
Les superstitions ne viennent pas de nulle part, et on aurait tendance à les reproduire au cas où. La recommandation de ne pas ouvrir un parapluie en intérieur est une superstition qui viendrait de l’Angleterre du XVIIIe siècle, quand les mécanismes d’ouverture n’étaient pas encore très sûrs.
Croyance superstitieuse et rituel conjuratoire, la pensée magique serait une étape indispensable du développement de l’être humain qui, en quête de sens, tente de trouver des liens, des coïncidences entre les choses. La croyance selon laquelle il suffit de penser à une chose pour qu’elle se réalise.. Bon ou mauvais? Qui peut le dire. Maintenons nos traditions, “en espérant” qu’elles aident à éloigner la négativité et à donner de l’espoir.