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Comment a-t-on sauvé le Sénégal de la propagation du VIH?

deux mains d’un homme sénégalais tenant le ruban rouge, symbole du VIH.

À partir des années 1980, alors qu’une grande partie de l’Afrique était ravagée par le virus, le taux d’infection au Sénégal restait inférieur à 2%. Mais comment a-t-on sauvé le Sénégal de la propagation du VIH?

Le président Diouf, au Sénégal, lança un programme anti-VIH efficace, avant que le virus ne se propage. Il utilisa les médias et les écoles pour promouvoir des messages invitant à des rapports sexuels sécurisés.

L’ex-président du Sénégal – Abdou Diouf

Le président qui sauve le Sénégal

Abdou Diouf fut président du Sénégal de 1981 à 2000. Diouf est célèbre pour avoir accédé au pouvoir par une succession pacifique, et pour avoir quitté volontairement le pays après avoir perdu l’élection présidentielle de 2000. Tous les dirigeants africains ne sont pas connus pour les mêmes raisons.

L’un des succès les plus impressionnants de Diouf fut la capacité de son gouvernement à limiter la propagation du VIH. Le virus sexuellement transmissible affectait la majeure partie du monde et, particulièrement durement en Afrique. Cela était dû au manque de sensibilisation, de prévention et d’accès aux soins.

En 1986, Diouf a lancé un programme anti-SIDA avant même que le virus ne puisse se propager et devenir incontrôlable. Le président utilisa les médias et les écoles pour diffuser des messages sur l’importance du sexe sans risque, et imposa aux prostituées d’être enregistrées.
Mais ce n’est pas tout: il a encouragé les organisations non gouvernementales à intervenir pour soutenir le programme. Il s’adressa même aux chefs religieux chrétiens et musulmans afin qu’ils promeuvent la conscience relative au SIDA.

La victoire récompense les efforts

Le résultat fut époustouflant: le taux d’infection au Sénégal restait inférieur à 2%. L’un des facteurs du succès fut l’importance que le gouvernement reconnut à la question, dès le début. Diouf et son équipe ne sous-estimaient pas la menace, même pas une seconde. En outre, le Sénégal a une longue histoire d’initiatives glorieuses, en matière de santé publique.
Ce fut une base solide sur laquelle construire le programme. Dès 1969, par exemple, les prostituées de 21 ans et plus pouvaient s’inscrire dans les cliniques locales, pour subir des tests périodiques et gratuits pour les maladies sexuellement transmissibles.

En 1989, l’ONG ENDA lança un “SIDA Mobile“, un break blanc avec des images de préservatifs et des informations sur le sida. Le SIDA Mobile parcourait les rues et les banlieues de Dakar, en distribuant des informations et des préservatifs gratuits.

Les responsables religieux aidèrent, répondant aux appels des ONG, dès le début des années 90. Les dirigeants musulmans s’exprimèrent publiquement, en parlant du VIH et du SIDA. Ils ne prônaient pas l’utilisation du préservatif, mais ils ouvraient des discussions pour convaincre les croyants que le SIDA existait vraiment. Il y avait des rumeurs selon lesquelles le SIDA était une invention de l’Occident, ou qu’il ne pouvait toucher que les non-croyants et les homosexuels.

Merci d’avoir lu “Comment a-t-on sauvé le Sénégal de la propagation du VIH?

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