L’homme a ressenti, depuis les temps les plus anciens, la nécessité de protéger ses pieds du froid, de la pluie, des terrains accidentés ou des batailles violentes… Et ils ont toujours fait des chaussures “artisanales” et sur mesure. Les chiffres que nous trouvons écrits sur la semelle ou à l’intérieur des chaussures correspondent à des longueurs précises. En général, l’unité de mesure avec laquelle s’expriment ces nombres, en Europe, est le “point français“, qui correspond à 6,6 mm, tandis que dans les pays anglo-saxons on utilise le point anglais, de 8,4 mm. Par exemple, si vous portez parfaitement un numéro 33, votre pied doit mesurer environ 21 cm, alors que si vous avez un pied de 39 cm, vous devriez avoir des pieds de 25 cm de long. Mais comment est née la pointure des chaussures?
La numérotation actuelle des chaussures a été introduite entre la fin des années 1800 et le début des années 1900.
En fait, c’était la période où ils ont commencé à produire des chaussures de manière industrielle, avec des machines spéciales. Ces derniers permettaient d’en réaliser de très grandes quantités en peu de temps, divisées en lots de différentes tailles. La première usine qui produisit des chaussures de qualité en série fut, en 1892, la Mansfield Shoe Company anglaise.
Les jeunes d’aujourd’hui et les grandes pointures
La pantoufle de Cendrillon, aujourd’hui, serait aussi de deux chiffres plus grand… ainsi que le mocassin du prince charmant.
Vu d’en bas, le monde a changé. Alors qu’il y a encore trente ans, les femmes avaient un pied ciselé en taille 37, maintenant elles portent des chaussures d’un nombre nettement surdimensionné.
Et les hommes sont passés de 42 à 44. A quelques exceptions près pour un 45. C’est en France, comme dans le monde.
Cette révolution podologique est documentée par beaucoup, de la “British Society of Chiropodists and Podiatrists” à l’”Associazione Italiana Podologi“. Le phénomène fait partie d’un cadre plus large, observant le corps humain, aujourd’hui, physiquement différent.
«La population mondiale est plus grande»
explique le médecin, chef du département d’orthopédie au Bichat-Claude Bernard de Paris,
«nos structures physiques ont muté sous toutes les latitudes, et nous avons des mains et des pieds plus longs. Même les peuples d’Orient, depuis toujours petites, gagnent des centimètres en hauteur».
– Comment expliquez-vous ce changement de mesures?
– «Certainement avec une alimentation plus industrielle qui, dans le cas de la viande blanche et rouge, cache souvent des hormones qui font pousser plus. Sans parler de l’utilisation excessive d’antibiotiques, qui peuvent affecter le métabolisme et faire prendre du poids».
– Et à propos des pieds?
– «Chez les jeunes, le pied tend à croître de génération en génération, ce qui fait partie d’un étirement général. Chez les personnes âgées, par contre, il diminue s’il n’y a pas de gain de poids. Mais l’important est que les chaussures s’adaptent».
Productions modernes
Et voilà que la révolution arrive aussi parmi les principales marques de mode. Il y a ceux qui lancent sur le marché, en plus de la mesure traditionnelle liée à la longueur du pied, les mesures en fonction de la largeur de la plante.
La marque historique Ferragamo propose, par exemple, les sous-tailles A, B, C et D pour satisfaire les pieds plus ou moins effilés. En Amérique, Taryn Rose, une ancienne orthopédiste californienne, a lancé des chaussures pour les extrémités problématiques et des looks de défilé, alliant mode et besoins spécifiques. On ne perdre pas, bien sûr, la chaussure traditionnelle sur mesure.
Les pieds sont aujourd’hui changeants: les garçons portent souvent des sneakers peu contraignantes et cela affecte la grandeur. Mais pourquoi? Parce que le pied, étant en liberté, tend à s’élargir et de plus en plus souvent, nous devons faire des modifications, liées aux formes, ainsi qu’à l’esthétique.
