Avez-vous déjà été séduit/e et abandonné/e, du jour au lendemain, par un partenaire que vous fréquentiez, sans une explication précise qui vous donnerait la paix? Vous n’êtes pas le seul/e à être resté seul, avec une poignée de mouches et beaucoup de doutes. C’était en 2015, quand on a commencé à parler de “ghosting“, et depuis lors, de nombreuses personnes l’ont expérimenté, en tant que victimes ou fantômes. Mais plus précisemént… Qu’est-ce que le ghosting?
On l’appelle “ghosting”, littéralement “disparaître comme un fantôme” et c’est le phénomène toxique, né dans la dynamique du flirt numérique, qui affecte les relations interpersonnelles du troisième millénaire, conditionnées par l’utilisation des réseaux sociaux.
Donc, le terme ghosting désigne la disparition soudaine d’une personne de la vie amoureuse, qui cesse de communiquer, et donc de se rapporter à nous.
“Il t’a ghosté” signifie qu’il, ou elle, a coupé les communications en ne répondant pas, en t’ignorant délibérément, en devenant un fantôme. Celui qui est là, mais qui n’est plus dans la relation.
Le terme ne vient pas par hasard de l’anglais ghost, fantôme, indiquant précisément un spectre. Une ombre trompeuse qui reste seulement dans notre imagination? Le mot fantôme évoque clairement le fait de s’attarder dans la tête de quelqu’un, même après sa disparition.
Le ghosting
Mais le mot se prête aussi à une autre interprétation: quand la personne à qui vous parliez se comporte comme si je n’existais pas… Qui est-ce qui se sent vraiment comme un fantôme?
Et c’est le cœur du ghosting, la raison pour laquelle à partir de 2015, le terme est utilisé et peut-être même abusé. Parce que l’égarement associé à la disparition d’un lien, ou d’un ami peut troubler et blesser. Même certaines relations que nous appellerions d’amitié, finissent ainsi.
Ils disparaissent sans drames apparents ou déclencheurs, mais laissant le travail de compréhension et de cicatrisation à ceux qui restent.
Le ghosting, en fait, ne s’applique pas seulement aux relations amoureuses, il peut également concerner les relations amicales ou professionnelles, et c’est une habitude courante, surtout chez les moins de 30 ans. Il s’agit aussi bien d’hommes que de femmes, les vrais utilisateurs des nouvelles technologies, ceux habitués au quotidien à des contacts et des interactions fréquentes, faites de likes, de visualisations et de reactions.
Des hommes et des femmes d’une génération qui coupe facilement, au lieu de recoudre, à qui il suffit d’éteindre l’ordinateur ou de remettre le téléphone dans sa poche, pour ne pas faire face à un problème.
Pourquoi on fait du ghosting?
Les motivations qui poussent une personne à faire du ghosting, sont multiples et différenciées pour chaque cas individuel.
Sans aucun doute, la facilité de “sortir” simplement en un clic, rend cette conduite, une pratique de plus en plus facile à mettre en œuvre. C’est un geste simple et moins douloureux, de devoir s’exposer volontairement, pour communiquer à l’autre quelque chose de désagréable.
A travers le ghosting, on exprime la volonté d’interrompre la relation en cours et on le fait à travers une non-communication, considérée par celui qui la met en œuvre, la seule modalité possible, pour se protéger soi-même et l’autre
Arrêter soudainement sans avoir à donner d’explications, en fait, communique beaucoup. Et c’est l’expression d’un système complexe de croyances personnelles, qu’ils trouvent dans le silence, un bon moyen d’éviter les conflits et les responsabilités de leurs choix.
Tant de questions se posent dans l’esprit de qui est ghosté. Est-ce que quelque chose lui est arrivé? Pourquoi ne répond-il pas? Il a perdu son téléphone? Est-ce qu’il m’a bloqué? J’ai fait quelque chose de mal? Pourquoi?
“Si vous traitez avec quelqu’un qui disparaît soudainement, rendez-vous compte qu’il prouve surtout son inadéquation et sa fragilité. Celui qui interrompt une relation en sentant qu’il ne peut pas se permettre de rendre compte de ce qu’il fait, porte facilement un mélange de sentiments malsains. Culpabilité, peur, sentiment de ne pas pouvoir gérer la douleur, manque d’autonomie… Sans parler du fait que laisser derrière soi une tonne de comptes à régler n’est pas génial, même si vous voulez vous concentrer sur vos propres intérêts. Le besoin d’éviter toutes les situations compromettantes est une sonnette d’alarme sérieuse“
Dit l’experte, psychologue des relations et des comportements humains.
Il ne faut pas en faire une règle générale, mais plus la relation était engageante et durable, plus la disparition “fantasmatique” peut devenir une rupture traumatique.