Il y a ceux qui les photographient, ceux qui les étudient, même pour essayer d’élaborer des modèles prédictifs pour comprendre où ils vont frapper. Le savoir est essentiel pour la sécurité des personnes et de l’environnement. Les alertes déclenchées lors de fortes tempêtes peuvent également servir à avertir du risque d’incendie, associé à des éclairs intenses. Il existe différents types de foudre et une décharge électrique peut se produire entre différentes parties avec des charges opposées. On peut ainsi observer des décharges à l’intérieur des nuages, ainsi que des décharges touchant différentes zones des nuages et du sol. Aujourd’hui, nous nous demandons… Quel est l’endroit le plus électrique de la planète?
Au Venezuela, il y a une tempête de foudre ininterrompue qui dure 250 nuits à l’an, connu sous le nom de “lueur du Catatumbo“.
Il s’agit de l’un des plus grands spectacles climatiques de la planète et il a lieu sur le lac Maracaibo, au-dessus du delta du fleuve Catatumbo, au Venezuela. Le phénomène est connu comme la foudre de Catatumbo, et il est une condition atmosphérique très particulière.
Deux nuits sur trois, l’obscurité au-dessus du lac est déchirée par une moyenne de 280 éclairs par heure. Visibles à 300 km, la plupart des éclairs sont de type extra-nuageux et, en les observant de loin, ils offrent un spectacle “muet” inégalé; il affirme qu’il l’a vu en direct.
Les sciences et les causes
Selon l’agence spatiale américaine, la région du golfe de Maracaibo est la première au monde, en nombre de foudres par an. En effet, ils en comptent 297 par km2, sur une superficie de 13 à 15000 km2. Le résultat vient après 16 ans d’observations satellites, dont l’étude est publiée dans le bulletin de l’American Meteorological Society.
«Depuis quelques années, nous sommes en mesure de détecter ces phénomènes avec un niveau de détail très élevé. Toute l’étude est très importante, tant pour les météorologues que pour les administrations des populations qui vivent dans des lieux aussi exposés à ces violentes manifestations de la nature»
– Richard Blakeslee – Marshall Flight Center (Nasa).
Le golfe de Maracaibo est donc une véritable fournaise d’orages, qui se forment la nuit, lorsque la brise de montagne converge vers l’air chaud et humide de l’estuaire.
Il ne pouvait pas y avoir de meilleure situation (pour les orages): l’intensité la plus élevée se situe entre août et novembre, lorsque 62 éclairs tombent par jour et par km2. Alors qu’il n’y a presque pas de foudre entre janvier et février. Un deuxième pic a lieu entre mai et juin.
La raison d’une telle tempête électrique constante, réside dans deux facteurs:
- La conformation géographique du lieu. Le lac de Maracaibo est situé dans une zone tropicale, près de la mer des Caraïbes et est entouré à l’ouest par la Sierra de Perijá et à l’est par la cordillère des Andes. Un entonnoir où se canalisent les vents chauds venant de la mer. L’air chaud, plus léger, tend à grimper sur les flancs des montagnes voisines, se heurtant à celui plus froid des hautes altitudes.
Ainsi, d’imposants nuages convectifs chargés d’électricité se forment. Un phénomène qui se produit partout dans le monde, mais ici accentué par un deuxième facteur. - Le deuxième facteur: Le méthane produit par la décomposition de la matière organique présente sur le delta du fleuve Catatumbo. Cela, en montant vers le haut, alimenterait le mécanisme d’activation des décharges électriques à l’intérieur des nuages. Et inévitablement, il donnerait main forte à la longue séquence de foudre.
Le rôle du tourisme
Les éclairs sur le lac de Maracaibo ont toujours attiré des touristes du monde entier. Jusqu’aux années 2000, le meilleur endroit pour observer le phénomène était le Congo Mirador, quelques palafittes de pêcheurs. Après l’ouverture d’un nouveau canal, le village s’est couvert de sable et a malheureusement perdu sa population et ses services. De Congo Mirador beaucoup ont déménagé dans la ville voisine d’Ologà, aujourd’hui le meilleur endroit pour les “chasseurs de foudre”. Ici aussi, il s’agit d’un village de pêcheurs. 46 palafittes et 60 familles.
Un guide touristique organise des excursions sur le lac pour admirer au mieux le moment des éclairs nocturnes. Selon le guide, le tourisme reste l’unique ressource pour les populations des rives méridionales du Maracaibo, surtout après la crise du pétrole qui a frappé le Venezuela. Malgré l’attraction de sa météo particulière, le village d’Ologá risque en effet de se dépeupler complètement.
Un tourisme qui, dit-il,